Je suis toujours un peu méfiante quand j'aborde de l'historique car, souvent, je bloque sur les héroïnes trop pleurnicheuses. Ce que j'ai pu lire dans l'ensemble a su me convaincre. J'avoue que ce qui m'a interpellée, c'est d'apprendre que son succès avait été très mitigé en Corée, alors que ce que j'avais pu en lire sur les forums francophones ou les sites anglophones était plutôt séduisant. Je devais donc me faire ma propre idée.
Aujourd'hui, voilà qui est fait. Et voilà que je suis en train de rédiger ces mots à chaud. Chose très délicate, tant je suis sortie bouleversée de ce visionnage.
Moon Lovers, c'est l'histoire poignante d'une famille qui s'autodétruit, d'une fratrie qui s'aime et qui, pourtant, poussée par l'enseignement exigeant, avide et nombriliste de leurs parents en est venue à se déchirer. En fait, c'est l'image parfaite d'enfants qui paient les choix et les directions prises par leurs aînés, obligés d'en assumer les conséquences alors que, pour la plupart, leur cœur les poussait en sens inverse.
L'ouverture se fait de façon assez légère, lorsque Hae-soo arrive tout droit du 21ème siècle au cœur de la famille Wang. Ainsi, elle rencontre en même temps que nous l'ensemble de la fratrie Wang, dont l'unique frère exilé rentre tout juste au bercail.
Doucement, on nous les présente. Il y a les gentils à 100%, ceux dont on ne doutera jamais. Il y a les méchants, ceux qui ne s'en cachent pas, ceux qu'on n'aimera à aucun moment. Puis, il y a les autres, ceux en qui on peine à lire, ceux qu'on aimerait aimer ou détester, mais ceux qui parviennent toujours à nous laisser hésitants.
Lorsqu'on est pris dans cette tornade de sentiments contradictoires vis-à-vis de tout ce petit monde, les complots, les manipulations, les trahisons et les blessures fusent, ne nous laissant alors plus aucun répit.
Les têtes tombent les unes après les autres. Certaines en vain, la plupart pour sauver quelqu'un et d'autres pour faire grandir les personnages principaux.
Pour ma part, j'ai été embarquée à 100% par ce scénario. S'il n'a rien de très dynamique, s'il ne contient que très peu d'action, devoir lire sans cesse en chacun a su m'occuper suffisamment pour que je ne souffre pas d'ennui. Jusqu'au bout, j'ai été maintenue en haleine.
Franchement, j'ai tenu le choc. C'était dur, mais je suis restée forte. Du moins jusqu'à ce que le personnage le plus innocent, le plus candide, le plus adorable qui soit tombe injustement. Là, mon cœur s'est fendu, mon âme s'est brisée. Sans m'en rendre compte, j'avais été à mon tour victime de ces manipulations, encouragées par des sentiments insidieux qu'on m'avait forcé à ressentir avec talent.
Quand j'en suis arrivée à ce point, j'ai compris que ce drama n'avait aucune limite, aucune crainte. Que je n'en sortirais pas indemne, qu'il était de toute façon déjà trop tard pour ça.
La fin est arrivée et je dois reconnaître que j'ai pleuré à de nombreuses reprises à partir de l'épisode 15 (j'y avais déjà eu droit auparavant, mais là, le débordement a commencé !). Souvent parce que je souffrais avec eux, parfois parce que ce qu'ils offraient était magique. Les deux dernières heures de visionnage auront d'ailleurs eu raison de toute ma retenue.
Une fin à la hauteur du drama, de ce qu'il nous aura offert. Une fin douloureuse et torturée, même si elle instille un peu d'espoir.
C'est là que j'ai réalisé l'excellence du jeu des acteurs principaux. Le doigté avec lequel certains d'entre eux interprétaient leur personnage. Les subtilités qu'ils y plaçaient.
Du casting, celui que je retiens le plus, c'est Kang Ha-neul, l'interprète du 8ème prince Wang Wook. Pour moi, il est celui qui manie le mieux les changements de visage de son personnage. Il est d'ailleurs l'un des personnages à souffrir le plus et à subir des évolutions constantes. Franchement, son jeu d'expression aura réussi à me faire pleurer sur une scène de quelques secondes seulement et, auparavant, un tel ressenti ne m'était arrivé qu'avec Song Joong-ki dans The Innocent Man. C'est pour dire si je trouve ça rarissime !
Vient ensuite IU. Ne l'ayant jamais vu ailleurs, je ne saurais dire ce qu'elle propose habituellement. Cependant, ici et à mes yeux, c'est un sans faute. Elle a su faire de l'héroïne le genre de femme que j'aime. Forte malgré des failles qui ne l'empêchent pas de tenir tête. Un exploit, encore plus au cœur d'un drama où elle évolue dans un monde d'homme. Et je la trouve vraiment très belle, ce qui ne gâche rien. J'envisage de voir d'autres de ses projets.
Je ne vous referai pas un topo sur Baek-hyun, mais par contre, j'ai été ravie de retrouver Nam Joo-hyuk et Ji Soo (que j'avais respectivement vu dans The Bride of the Water God ou Weightlifting Fairy Kim Bok-joo pour le premier et Strong Woman Do Bong Soon pour le second). Deux acteurs que j'apprécie énormément et qui ici offraient une prestation riche entre rires et émotions. Un bonheur !
A contrario, je n'ai pas été satisfaite par le jeu de Lee Joon-gi. Je l'ai trouvé un peu trop exagéré (même maniéré je dirais) lorsqu'il feignait l'énervement ou la tristesse, alors que je le trouvais parfait lorsqu'il faisait le gentil et l'amoureux. Son sourire est à se damner. Du coup, je pense que je tenterai un autre de ses projets pour confirmer ou réfuter ce sentiment, car avec le 4ème prince Wang So, il m'a manqué un truc.
Avant de vous quitter, je voulais aborder rapidement la romance. Je viens de me rendre compte que je l'ai totalement occultée. La raison est assez simple : bien qu'elle soit pourtant au centre de la plupart des conflits, je lui ai trouvé une importance secondaire. J'ai souffert du syndrome du "second lead", me suis ravisée, ai replongé... Bref, je ne savais plus qui je voulais, qui je ne voulais pas et finalement je me suis concentrée sur tout le reste en prenant ce que les personnages donnaient.
Vu le pavé que j'ai pondu, je vais arrêter là, sous peine de vous perdre en route. Je clôture donc en disant que je conseille ce drama à tous les amateurs de trames hautement psychologiques et tordues. De mon point de vue, même si c'est prendre le risque de se fendre le cœur, ce drama est à voir. Je pense que comme moi, vous en sortirez avec ce poids lourd et un peu négatif sur la poitrine, alors que paradoxalement tout ce que vous trouverez à en dire sera positif. C'est ça Moon Lovers... un jeu de contradictions et de manipulations qui ne s'arrête même pas après le dernier épisode !